Ce beau et lumineux tableau faisait à l’origine partie du décor de la cheminée de la chambre-alcôve des appartements de la reine Anne d’Autriche au Palais-Royal à Paris, que Richelieu venait de léguer à la couronne. Vouet choisit de représenter la Prudence avec ses attributs traditionnels : le miroir et le serpent. La présence des Trois Grâces indique clairement que l’image de la Prudence se double de celle de la Beauté. La belle et triomphante figure féminine qui incarne la Régente (dont on reconnaît les traits idéalisés dans le miroir) s’appuie sur le globe terrestre et domine imperturbablement un vieillard Temps apeuré, accompagné de la faux et du sablier. Le message était clair : celui qui fait preuve de sagesse et de modération parvient à maîtriser mieux que quiconque le temps si précieux qu'il lui est donné de vivre. L’amour qui volette dans le ciel apporte une couronne de laurier en signe de victoire. Dans une époque particulièrement troublée et instable, on fondait beaucoup d’espoir sur les vertus d’équité et de bon gouvernement d’Anne d’Autriche. Le tableau est un bel exemple du lyrisme de Vouet dans sa pleine maturité : des arabesques fluides entraînent le regard du spectateur d’un bout à l’autre de la toile en s’arrêtant sur la grande tache claire du manteau blanc et bleu de la Prudence. L’évidence plastique, caractéristique de Vouet, se nuance ici de raffinement poétique et de préciosité qui préfigurent certaines des meilleures réalisations de « l’atticisme parisien » sous la régence d’Anne d’Autriche et de Mazarin
Emplacement
- 11 - Galerie des GriffonsNuméro d'inventaire
837.1.98
Date
Vers 1645
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
HistoireThème
- Allégories et symboles