Joseph Nollekens, dont ce buste est l’unique oeuvre conservée en France, est le grand représentant du néoclassicisme en sculpture dans l’Angleterre du tournant du xviiie et du xixe siècle. Installé à Rome de 1760 à 1770, il mène une activité de restaurateur, de copiste et de marchand d’antiques à destination de ses compatriotes. De retour à Londres, il exécute d’importants groupes sculptés, notamment le Monument aux trois capitaines à l’abbaye de Westminster (1784). Cependant, ce sont surtout ses portraits en buste à l’antique qui occupent la majeure partie de sa carrière et qui lui offrent le succès. L’artiste s’inscrit dans la filiation de Michael Rysbrack (1694-1770) ou de Louis François Roubillac (1702-1762), deux sculpteurs qui furent les premiers à doter leurs modèles de la nudité à l’antique. Par opposition à la monarchie absolue française ou au papisme italien, où le baroque triomphait, l’aristocratie anglaise se réclamait dès la première moitié du xviiie siècle des valeurs du sénat romain. Emboîtant le pas à ces deux aînés, Nollekens devint le portraitiste de toute l’élite britannique, aussi bien des hommes d’État, tels le roi George III et son Premier ministre William Pitt le Jeune, que des hommes de lettres, notamment Laurence Sterne ou l’acteur David Garrick, ou encore le peintre Benjamin West. Chef du parti libéral, les whigs, opposé à Pitt, Charles James Fox commanda son portrait à Nollekens, puis un ensemble de bustes de ses proches pour orner un temple de l’amitié qu’il fit aménager dans sa résidence de St Anne’s House (Surrey). C’est à cette occasion que fut taillé ce buste de son neveu, lord Holland. Le jeune homme, de retour de son voyage de formation en Italie, est représenté torse nu, les épaules couvertes d’une draperie dont les plis rappellent la statuaire antique. La tête tournée sur le côté offre une forte tension au personnage, dont le visage est animé d’une expression de détermination. Durant son Grand Tour, lord Holland avait eu l’occasion de se faire tirer le portrait par Fabre (Londres, National Portrait Gallery) de même que par Gauffier (collection particulière), qui peignit également sa compagne, lady Webster (Montpellier, musée Fabre). Après son retour en Angleterre, Holland entretint une relation épistolaire amicale avec Fabre, et lui commanda deux importants sujets d’histoire, Marius et le Cimbre et Thésée et Ariane à l’entrée du Labyrinthe (collection particulière).
Emplacement
- 27 - Salle FabreNuméro d'inventaire
2018.10.1
Date
1799
Type d'oeuvre
SculptureDimensions
Materiaux
Sculpture
Genre
Portrait