Formé à l’École nationale supérieure des beauxarts de Paris, qu’il intègre en 1959, Pierre Buraglio, qualifié de « peintre sans pinceau » par Pierre Wat, fut proche du mouvement Supports/Surfaces, sans pour autant en avoir fait partie. Travaillant à poétiser des matériaux banals et issus du quotidien, il réalise d’abord des oeuvres qui reposent sur l’assemblage de fragments d’objets de rebut, récupérés sur des chantiers ou chez ses amis peintres. Après avoir travaillé sur des séries – « Agrafages », « Camouflages » –, celui pour qui « la peinture s’édifie sur ses propres ruines » cesse de peindre entre 1968 et 1973 pour se consacrer à ses activités militantes. Châssis est réalisé l’année de son retour au métier de peintre : cette oeuvre témoigne d’une réflexion sur la notion de tableau et dévoile le support de la peinture traditionnelle, habituellement dissimulé, qui en devient la surface. Les fils de nylon tendus entre les différents angles intérieurs du châssis soulignent l’espace laissé à l’environnement du tableau. L’artiste commente en ces termes l’ensemble des « Châssis » : « Ils se présentent avec une évidence muette. Sans commentaire. Ils sont là, comme celui qui concentre son attention sur eux, et leur peintre par la concomitance du produit proposé et de l’action fabricatrice. Celui qui regarde butera sur ces choses dont toute idée et intentions ont été éliminées ; qui s’objectivent avec insistance. »
Emplacement
- 48 - Salle Jean FournierNuméro d'inventaire
2015.14.1
Date
1974
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Thème
- Abstraction