Clotilde de Surville

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Clotilde de Surville
HILLEMACHER Eugène Ernest
(Paris, 1818 - Paris, 1887)

Après avoir étudié à l’École des beaux-arts de Paris dans l’atelier de Léon Cogniet (1794-1880), Hillemacher débute au Salon de 1848 avec une médaille de seconde classe pour Un confessionnal de l’Église Saint-Pierre de Rome, le dimanche de Pâques (Paris, musée d’Orsay) et expose ensuite chaque année au Salon jusqu’à sa mort, obtenant régulièrement des distinctions : médaille de première classe en 1863, rappel de médaille en 1865, Légion d’honneur en 1865. Depuis l’art troubadour, peinture à la fois sentimentale et romantique qui exalte le sentiment du « bon vieux temps », le Moyen Âge reste une des sources d’inspiration favorites des artistes au xixe siècle. Dans ce répertoire se distinguent les anecdotes mettant en scène des personnages féminins exemplaires, comme dans Anne de Boulen condamnée à mort, de Bergeret (1814, musée du Louvre), ou dans Le Supplice de Jane Grey de Delaroche (1834, Londres, National Gallery). Hillemacher s’intéresse particulièrement à ces sujets et traite d’abord la vie de Clotilde de Surville, poétesse du début du xve siècle ; puis il peint Marguerite d’Anjou attaquée par un homme, qu’il présente au Salon de 1866 (musée Fabre). Publiées pour la première fois en 1803, rééditées à plusieurs reprises, les Poésies de Marguerite Éléonore Clotilde de Vallon-Chalys, depuis Mme de Surville, poète français du xve siècle connurent un important succès au xixe siècle. La mystification littéraire fut vite révélée et les textes finalement attribués à Charles Vanderbourg, « découvreur » du manuscrit, et à Joseph Étienne, marquis de Surville, auteur de biographies sur les femmes poètes. Si Hillemacher choisit de représenter la poétesse partagée entre l’écriture et la maternité, c’est que, comme le rappelle A. Nepveu, préfacier de l’édition de 1824, « la réputation de Clotilde est inscrite en lettres de feu dans le coeur de toutes les jeunes mères qui ont lu, ou plutôt retrouvé, ce qu’elles avaient ressenti dans les Verselets à mon premier né ». Les célèbres vers de la prétendue poétesse furent effectivement cités dans le livret du Salon de 1853 : « Ô cher enfantelet, vrai pourtraict de ton père, Dors sur le seyn que ta bouche a pressé ! Dors petiot ! clos, amy, sur le seyn de ta mère Tien doulx oeillet par le somme oppressé. » Hillemacher est à son meilleur dans cet ambitieux tableau où le souci du détail contribue à légitimer l’anecdote. La chevelure du nouveau-né, les étoffes, les accessoires sont l’occasion de démontrer sa virtuosité dans un style raffiné proche de celui de Delaroche (1797-1856) (Les Joies d’une mère, galerie d’art de la Ville de Luxembourg, ou L’Enfance de Pic de la Mirandole, Nantes, musée d’Arts). Ce tableau, présenté au Salon de 1853, fait écho à un autre tableau exposé la même année, Les Baigneuses de Gustave Courbet

Emplacement

- 30 - Salle Préault

Numéro d'inventaire

2005.4.1

Date

1853

Type d'oeuvre

Peinture

Dimensions

sans cadre : L. 152.00 cm x H. 223.50 cm x E. 4.00
avec cadre : L. 186.50 x H. 259.50 cm x E. 13.00

Materiaux

peinture à l'huile

Genre

Portrait

Thème

  • Alimentation
  • Costumes
  • Enfance, enfant
  • Femme, féminin, féminité
  • Vie quotidienne