Artiste allemand naturalisé français au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Hans Hartung est un précurseur de l’art informel parisien de l’aprèsguerre. D’abord inscrit à l’Académie des beaux-arts de Dresde, il découvre, lors d’un séjour à Paris en 1926, la peinture moderne française à l’Exposition internationale puis étudie brièvement à l’académie d’André Lhote (1885-1962) ainsi que dans l’atelier de Fernand Léger (1881-1955). C’est dans la capitale qu’il rencontre en 1929 la peintre norvégienne Anna- Eva Bergman, qu’il épouse une première fois (après leur divorce en 1938, il l’épouse à nouveau en 1957). Durant les années 1930, qu’il passe entre la France et l’Allemagne, il élabore progressivement sa méthode picturale, qualifiée de « spontanéité calculée » : sa peinture, qui semble retranscrire la spontanéité et la rapidité du geste, s’appuie en réalité sur des dessins préalables au tracé vif et automatique, ensuite mis au carreau, agrandis et transposés sur la toile. Composition fut réalisée durant une période difficile pour Hartung, qui, engagé durant la guerre dans la Légion étrangère, doit être amputé de la jambe droite à la suite d’une blessure au front en 1944. En 1945, dans un grand dénuement physique et moral, il apprend que nombre de ses oeuvres des débuts, restées à Leipzig chez sa soeur, ont été détruites. Il regagne alors son atelier à Arcueil, et affine son travail abstrait. Celui-ci est révélé lors de la première exposition personnelle de Hartung à la galerie Lydia Conti en 1947, qui signe les débuts de sa reconnaissance artistique : le critique d’art Jean-José Marchand écrit ainsi au sujet du peintre qu’il « est le seul de tout le Salon (avec Arp), qui donne une impression de liberté absolue vis-à-vis des théories ». Hartung connaîtra par la suite une consécration internationale avec le grand prix de la biennale de Venise en 1960, année qui ouvre une phase d’expérimentation picturale à travers l’utilisation de l’aérosol et du spray. Composition révèle un répertoire graphique auquel le peintre reviendra fréquemment, constitué de signes relevant d’une calligraphie personnelle rythmée, faite de saccades et de vrilles, se développant sur des bandes chromatiques verticales au sein d’une construction spatiale dynamique. Ce tableau a appartenu à Georges Desmouliez (1917-2004), conseiller municipal délégué aux beaux-arts et aux affaires culturelles de Montpellier, qui a défendu avec passion l’art abstrait de l’école de Paris dans la ville méridionale
Emplacement
- 43 - L'école de ParisNuméro d'inventaire
2009.4.1
Date
1945
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Thème
- Abstraction