À l’Académie de France à Rome, Girodet veut offrir à son tuteur, le docteur Trioson, une peinture qui témoigne de son respect et de son admiration pour son abnégation professionnelle. Il choisit donc ce sujet très original : Hippocrate refusant les présents d’Artaxerxès, inspiré du Voyage du jeune Anacharsis en Grèce de l’abbé Barthélemy, édité en 1788 puis réédité les années suivantes en raison de son succès. Par patriotisme et désintéressement, le célèbre médecin grec refuse d’aller en Perse, pays avec lequel la Grèce est en lutte, soigner le peuple ravagé par une épidémie de peste, malgré les trésors que les ambassadeurs d’Artaxerxès lui proposent. Pour Girodet et son tuteur, cette attitude devait avoir quelque chose d’exaltant alors que la France révolutionnaire était en guerre contre l’Europe. Girodet travaille en 1791-1792 sur cette oeuvre après avoir fait son célèbre Sommeil d’Endymion du musée du Louvre. Moins novateur que ce dernier, d’une étrangeté très préromantique, Hippocrate est tout à fait davidien par sa composition en frise, la sculpturalité du corps, caractère mis en évidence dans l’oeuvre finale, conservée à la faculté de médecine de Paris. L’esquisse de Montpellier a servi à Girodet pour placer les grandes masses, les lumières et les ombres et pour équilibrer les gradations entre les blancs, les gris et les bruns. En effet, lors de ses recherches historiques, il découvre que les Orientaux portent le deuil en blanc et a voulu vêtir ses Perses de grandes toges blanches d’un plus bel effet mais qu’il fallait peindre en évitant toute monotonie. Une esquisse plus finie et détaillée qui constitue une étape supplémentaire appartient à une collection particulière.
Emplacement
- 26 - Salle GirodetNuméro d'inventaire
837.1.33
Date
Vers 1791
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
HistoireThème
- Mythologie