Intérieur de l’église souterraine de San Martino ai Monti à Rome

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Intérieur de l’église souterraine de San Martino ai Monti à Rome
GRANET François Marius
(Aix-en-Provence, 1775 - Aix-en-Provence, 1849)

C’est à la fin d’un séjour à Rome en 1812 que Fabre conseilla à la comtesse d’Albany l’acquisition de cette oeuvre majeure de François Marius Granet. Le peintre aixois l’avait exécutée dans les premiers mois de son arrivée à Rome, en 1802. À la recherche de motifs nouveaux et fasciné avant tout par les vues d’« intérieurs », Granet dirige ses regards vers l’église de San Martino ai Monti, peu connue, située sur l’Esquilin, dont la fondation remontait au temps du pape Silvestre (ive siècle). Une partie des voûtes puissantes étaient des vestiges des anciens bains de Titus. Un religieux, le père Pouillard, d’origine aixoise, lui sert d’intermédiaire mais lui déconseille de demeurer trop longtemps dans la deuxième crypte dont « les parois sont recouvertes d’un duvet verdâtre que l’humidité engendre ». Dehors, la chaleur de l’été romain est suffocante et Granet, obsédé par la pensée de son tableau, s’enferme « parmi les morts qui faisaient seuls leur résidence dans cet immense tombeau ». Si la composition ample et majestueuse, d’un classicisme sévère, vient nous rappeler que Granet fut l’élève de David (1748-1825), en revanche le clair-obscur dramatique, le climat morbide qui se dégage de la scène (cadavre recouvert d’un linceul aux plis profonds, ossements, moisissures…) tout comme ce monde clos et ténébreux sont bien révélateurs de l’émergence d’une sensibilité nouvelle dans la peinture française durant les premières années du xixe siècle. Granet cherchait à l’évidence à intéresser le public du Salon au passé chrétien et immémorial de Rome après les débordements de la Révolution, au moment même où Chateaubriand publiait Le Génie du christianisme. Cette démarche rapproche Granet de ses amis lyonnais, Fleury-Richard (1777-1852) et Révoil (1776-1842) – les peintres « troubadours » –, dont il s’écarte cependant ici par la vigueur de la touche, la monumentalité et la noblesse du style.

Emplacement

- 32 - Delacroix et l'Orientalisme

Numéro d'inventaire

825.1.126

Date

1802

Type d'oeuvre

Peinture

Dimensions

sans cadre : L. 159.50 cm x H. 126.00 cm x E. 3.50 cm
avec cadre : L. 180.50 cm x H. 147.50 cm x E. 10.00

Materiaux

peinture à l'huile

Genre

Scène de genre

Thème

  • La ville
  • Voyage