La Chiaruccia, « la petite Claire », était un modèle posant pour les pensionnaires de la villa Médicis. Le sculpteur Pierre Jules Cavelier (1814-1894) réalisa un médaillon de profil visible sur le tableau de Glaize (1807-1893), L’Intérieur du cabinet Bruyas (1848, musée Fabre). Elle pose ici en costume napolitain, portant un panier de fleurs fraîchement coupées, incarnant l’un de ces personnages pittoresques issus du petit peuple italien qui fascinaient les étrangers résidant en Italie. La Chiaruccia vient clore la série et lui donner son sens. De part et d’autre de la figure du Penseur, en laquelle la dualité est tout intérieure, la Chiaruccia et l’Albaydé opposent deux destinées, deux usages d’une jeunesse qu’elles ont en partage. Aux rudes étoffes vivement colorées de la bouquetière font écho les soieries raffinées et les couleurs défraîchies de la courtisane ; à la vivacité de l’attitude, des drapés claquant au vent, s’opposent la passivité et l’abandon ; au plein air répond l’enfermement ; à une nature habitée, maîtrisée, le désordre d’une jungle impénétrable ; à la vigueur, la paresse ; à la saine santé, la maladive décadence. Véritable méditation sur le sens à donner à l’existence et sur les choix qui incombent au bel âge, cet ensemble apparaît comme l’illustration d’une devise qu’Alfred Bruyas forge dans ses années de jeunesse, et qu’il inscrit au frontispice de ses catalogues comme sur les murs de sa galerie : « Amour, Religion, Travail ».
Emplacement
- 31 - Galerie BruyasNuméro d'inventaire
868.1.6
Date
1848
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
Portrait