Ce cuivre du Florentin Cigoli appartint sans doute à une série bien documentée de huit tableaux illustrant la vie de la Vierge, commandée en 1607 avec l’entremise du grand-duc de Toscane, Ferdinand de Médicis, par la reine d’Espagne, Marguerite de Habsbourg, auprès d’artistes florentins importants : Jacopo da Empoli (1551-1640), Alessandro Allori (1535-1607) et Cristofano Allori (1577-1621)… Il existe plusieurs versions de cette Fuite en Égypte (Florence, musée des Offices ; Chartres, musée des Beaux-Arts) qui témoignent du succès précoce de cette composition. Le cuivre du musée Fabre, de belle qualité, est vraisemblablement la version initiale. Son piétisme intimiste et émouvant, l’humanité des personnages sacrés peints avec tendresse la situent bien dans l’esprit de la Contre-Réforme, autour de 1600. La Vierge assise de face sur l’âne avec l’Enfant dans les bras correspond au schéma iconographique médiéval. Cigoli, surnommé « le Titien et le Corrège de Florence », propose des accords chromatiques riches et profonds (les orangés, rouges, violets et jaunes exaltés par le vert et le bleu) et des passages entre ombre et lumière subtils et continus. Il intègre ainsi ses figures dans le paysage, recherche probablement motivée par l’exemple de l’Allemand actif à Rome Adam Elsheimer : l’ange est d’ailleurs inspiré de son Tobie et l’Ange conservé à Londres (Petworth House). Au demeurant, des motifs dérivent de l’influent Flamand installé à Rome, Paul Bril (vers 1554- 1626) : feuilles stylisées par groupes, en panaches très découpés et souples, bosquets denses, troncs noueux et lointains bleus, détails « vrais », comme la petite cascade au premier plan.
Emplacement
- 14 - Salon Fabre 1Numéro d'inventaire
2018.3.1
Date
Vers 1665
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
HistoireThème
- Iconographie religieuse