Jacques Blanchard est, avec Simon Vouet, le plus important peintre français sous le règne de Louis XIII. Dès son retour d’Italie en 1629, il s’impose rapidement comme le meilleur peintre du moment, le plus « moderne », et entame une carrière brillante de peintre d’histoire. Blanchard a plusieurs fois abordé le thème de la Madeleine repentante, très répandu à la Contre-Réforme dans le milieu des Carrache, puis en France chez Claude Vignon (1593-1670) et Philippe de Champaigne (1602-1674). La sainte est bien identifiable ici, avec le crâne, la longue chevelure, le flacon de parfum sur le rebord de pierre en haut à gauche (signe de renoncement aux biens terrestres) et le grand faisceau lumineux, signe de sa conversion. Debout, puissamment déhanchée, la sainte est saisie dans l’instantané des transports mystiques et de la conversion : la main droite levée en signe d’acceptation, les yeux levés en direction de la lumière céleste, le bras gauche appuyé presque fièrement sur le crâne. Rarement Blanchard est allé aussi loin dans la recherche de sincérité et de monumentalité baroque. Le drapé et l’abondante chevelure suivent les sinuosités du corps et le peintre exalte avec un pinceau souple et onctueux, digne de Corrège, l’épanouissement des formes féminines comme pour mieux nous pénétrer du mystère de la conversion. Ce chef-d’oeuvre, charnel et mystique à la fois, connu par une gravure de Pierre Daret (1640), jusqu’à sa redécouverte sur le marché de l’art parisien, suivie de son acquisition par le musée, compte parmi les plus belles réussites du « Titien français » vers 1630. La pose maniériste évoque encore à cette date l’art bellifontain comme certaines inventions de Vouet
Emplacement
- 11 - Galerie des GriffonsNuméro d'inventaire
2005.3.1
Date
Vers 1637
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
HistoireThème
- Femme, féminin, féminité
- Iconographie religieuse