Élève du peintre Pierre Lacour (1745-1814) à Bordeaux, Monvoisin entre dans l’atelier du peintre néoclassique Pierre Narcisse Guérin (1774-1833) en 1816 et obtient un deuxième prix de Rome en 1820. Avant son départ pour la villa Médicis, il a déjà réalisé d’importants tableaux pour les églises de Bordeaux et connaît à son retour une ascension rapide. Ses oeuvres entrent dans la collection du duc d’Orléans au Palais-Royal (Eucharis et Télémaque, Minneapolis Institute of Art) et il remporte une médaille de première classe au Salon en 1831. Il abandonne progressivement la facture porcelainée de son maître pour une peinture d’histoire ambitieuse, dont l’exemple le plus célèbre reste La Séance du 9 thermidor (1837, Vizille, musée de la Révolution française). En butte à l’hostilité du directeur général des musées sous le règne de Louis-Philippe, il se rend au Chili à l’invitation du chargé d’affaires Francisco Javier Rosales. Ses tableaux apportés de France lui valent une réputation immédiate. Fondateur d’une académie, il contribue largement à la naissance d’une école de peinture sud-américaine et s’attache à décrire le pittoresque local observé lors de séjours au Pérou et en Argentine. Rentré en France en 1857, il traite avec bonheur des thèmes tirés de son expérience du Nouveau Monde, dans La Naufragée, Amérique méridionale par exemple. La Mort de Charles IX, présentée au Salon de 1835, est un très bon témoignage de la vogue que connaissent au début du xixe siècle les thèmes tirés de l’histoire de France. Fils de Catherine de Médicis, Charles IX règne de 1560 à 1574 sur une France divisée par la question religieuse. Catherine de Médicis gouverna jusqu’à la majorité du jeune roi et exerça la réalité du pouvoir tout au long du règne. Charles IX reste tristement célèbre pour lui avoir cédé et avoir permis le massacre de la Saint- Barthélemy (24 août 1572), au cours duquel il sacrifie son ami, l’amiral protestant Gaspard de Coligny. De santé physique et mentale défaillante, il meurt ravagé par la tuberculose, hanté par le remords, le 30 mai 1574. Montvoisin campe la scène au Louvre : autour d’un Charles IX agonisant s’opposent les figures de son épouse, la jeune Élisabeth d’Autriche, qui lui prodigue les derniers soins, et celle de Catherine de Médicis, qui apparaît telle une ombre malveillante, portant ostensiblement la croix catholique. Les yeux révulsés du roi disent toute l’horreur que lui inspire sa mère, coupable d’avoir ensanglanté son règne. Il froisse dans sa main l’édit de régence, qu’il hésite à lui remettre, et désigne la fenêtre par laquelle, selon la légende, il aurait tiré lui-même sur les huguenots le jour de la Saint-Barthélémy.
Emplacement
- 30 - Salle PréaultNuméro d'inventaire
2012.19.107
Date
1834
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
HistoireThème
- Art et pouvoir
- Costumes
- Femme, féminin, féminité
- Les émotions