Ce petit chef-d’oeuvre de l’un des acteurs les plus attachants et raffinés de tout le xviie siècle napolitain nous plonge au coeur de l’iconographie de la Contre-Réforme : absent des évangiles canoniques, l’épisode de la mort de saint Joseph est narré par un texte apocryphe copte du xive siècle. Au sein d’une pièce dépouillée, traversée d’ombres légères, apparaît Jésus, la main droite levée vers le ciel ; devant lui, Joseph, tenant entre ses mains une branche de lis, est allongé sur une humble couche. L’ambiance est recueillie et sereine. Dans ce tableau de jeunesse destiné à la dévotion privée, Cavallino laisse transparaître son penchant pour un naturalisme d’essence caravagesque (ombres diffuses, cadrage rapproché, vérité de certains détails comme la plante des pieds du saint bien visibles à gauche, le panier d’osier), mais tempéré à cette date par une sensibilité nouvelle pour la couleur, pour des attitudes élégantes et précieuses et une note de sentimentalité. La haute silhouette de Jésus à l’expression juvénile et passionnée attire d’emblée l’attention du spectateur par la masse écarlate de sa tunique qui crée un contraste saisissant avec la note plus froide de la chemise de Joseph et de la couverture d’un beau gris taupe. L’artiste se montre ici très proche de Massimo Stanzione (vers 1585- 1656) – son maître, selon les sources anciennes –, mais aussi d’Aniello Falcone (1607-1656), précoce divulgateur à Naples d’un caravagisme « en format réduit » (Roberto Longhi)
Emplacement
- 11 - Galerie des GriffonsNuméro d'inventaire
2015.4.1
Date
Vers 1635
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
HistoireThème
- Iconographie religieuse