La Pêche à l'épervier

Retour
illustration artwork
La Pêche à l'épervier
COROT Jean Baptiste Camille
(Paris, 1796 - Ville-d'Avray, 1875)

Si la vocation de Corot pour la peinture est tardive, elle est aussi définitive et totale. Après de médiocres études au collège de Rouen, il est vendeur de drap de 1817 à 1822, profession qui l’ennuie mais où il acquiert un sens pratique et sûr de la couleur. Le décès de sa soeur cadette en 1822 et la décision de ses parents de lui reverser les intérêts de la dot qui lui était réservée le mettent à l’abri du besoin. Il décide de se consacrer à la peinture, qu’il pratique en amateur depuis 1821, et entre dans l’atelier d’Achille Etna Michallon, puis de Jean Victor Bertin (1767-1842). Il parachève sa formation par un long et décisif voyage en Italie (1825-1828), où il confronte son savoir acquis en atelier au paysage réel, dont il s’applique à restituer la nature exacte. À son retour en France, Corot parcourt le pays à la redécouverte du paysage français : forêt de Fontainebleau dès 1829, Normandie, Bretagne, puis Champagne, Picardie, Morvan, Bourgogne, Auvergne… S’il peint alors avec les leçons de l’Italie, la gamme colorée blanchit, le noir se fait plus profond, l’atmosphère tend vers les tonalités froides qui seront sa marque de fabrique. En 1834, un second séjour en Italie fait de Corot un peintre accompli, maîtrisant parfaitement sa technique, saisissant là où il se trouve le paysage dans toute sa vérité et son pittoresque, qu’il s’agisse du rivage le plus méridional ou du sous-bois le plus humide. En 1847, Corot présente au Salon un paysage fort loué par Théophile Thoré (1807-1869) : « M. Corot n’a jamais fait de meilleure peinture que son Effet du soir : une rivière, vers le milieu une barque qui se dessine en noir, bouquets de grands arbres à droite, fond de ciel plombé, presque tout du même ton crépusculaire, deux notes seulement qui se combinent ou qui se répondent, le bistre foncé et l’argent mat, une exécution simple et sobre, un sentiment très-mélancolique, le silence et la rêverie : voilà. » La Pêche à l’épervier a longtemps été confondue avec ce tableau, pourtant différente, dont la description lui correspond en bien des points. Considéré comme l’une des plus belles réussites de Corot, le tableau du musée Fabre réunit sur une surface très modeste l’impression sereine du crépuscule, baigné d’une lumière tout italienne, la description d’une végétation vibrante de bruissements et de vie secrète, et l’atmosphère quiète du labeur quotidien de pêcheurs tirant leurs filets. La Pêche à l’épervier est le premier tableau de Corot qu’Alfred Bruyas acquiert lors de ses séjours parisiens de 1849-1850, et reste son favori, choisi pour figurer parmi trente sujets issus de sa galerie dans le portfolio gravé par Jules Laurens (1825-1901) en 1874.

Emplacement

- 31 - Galerie Bruyas

Numéro d'inventaire

868.1.13

Date

1847

Type d'oeuvre

Peinture

Dimensions

sans cadre : L. 24.50 cm x H. 32.50 cm x E. 2.00
avec cadre : L. 40.50 cm x H. 48.00 cm x E. 7.50 cm

Materiaux

peinture à l'huile

Genre

Scène de genre

Thème

  • Nature
  • Vie quotidienne