L’Abbaye de Vallombrosa et le val d’Arno vus du Paradisino

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L’Abbaye de Vallombrosa et le val d’Arno vus du Paradisino
GAUFFIER Louis
(Poitiers, 1762 - Florence, 1801)

Gauffier étudie le panorama depuis l’ancien ermitage du Paradisino, à mille mètres d’altitude, « posé comme un nid d’aigles à la sommité d’un roc isolé ». Le site de l’abbaye de Vallombrosa est célèbre. Visité et chanté par les peintres et les poètes depuis la Renaissance, il connut un regain de faveur à la fin du xviiie siècle à cause de l’émigration de nombreux artistes en Toscane et des étrangers effectuant le Grand Tour. Parmi ses visiteurs figurent Fabre (1766-1837) et Castellan (1772-1838), qui s’y rendent en 1798 « dans l’espoir d’y trouver de nouveaux sujets d’étude », et surtout Gauffier, qui contribue à sa célébrité. Installé depuis 1793 en Toscane, ce dernier s’adonne volontiers à sa passion pour le paysage. Il séjourna et travailla – notamment durant l’été 1797 – sur ce site sauvage qui offrait une vue imprenable sur la mer Tyrrhénienne et au-delà, sur les Alpes apuanes. L’abbaye des Camaldules (ordre fondé par saint Romuald en 1012), dont l’édification fut terminée vers 1030, retraite de Jean Gualbert (995/999-1073), reconstruite en 1637 par don Everard Nicolini, abbé de Vallombrosa, était située sur le flanc ouest des Apennins près des sources de l’Arno. Gauffier accumule à Vallombrosa un grand nombre d’études à l’huile et de dessins avec annotations, conservés au musée Fabre, qui lui serviront pour la réalisation de tableaux plus ambitieux, recomposés à l’atelier (Paris, musée Marmottan-Monet ; Philadelphie, Museum of Art ; San Francisco, Fine Arts Museums of San Francisco ; Montpellier, musée Fabre). Depuis le petit ermitage du Paradisino, par-delà les bâtiments de l’abbaye et les forêts épaisses, se déroule un panorama grandiose qui enthousiasme l’artiste. Le lent processus de décantation de l’image prise sur le vif aboutit à une géométrisation plus rigoureuse de l’espace avec cette terrasse-belvédère qui répond aux toitures, au bassin du grand vivier en contrebas et aux crêtes des sapins et des hêtres immenses. Quelques baguettes posées contre le parapet à gauche font écho aux deux troncs grêles à droite. La facture soignée, presque méticuleuse, qui rappelle celle des maîtres du Nord, restitue avec justesse l’émotion ressentie quand le jour commence à décliner, avec les ombres qui s’allongent et les vapeurs mauves qui montent des vallées. Débarrassé de l’histoire et du mythe comme des conventions du style pastoral, Gauffier nous mêle avec mélancolie à la conversation d’un élégant étranger avec deux moines qui semblent raconter l’histoire pluriséculaire de ce lieu vénérable et sacré.

Emplacement

- 26 - Salle Girodet

Numéro d'inventaire

825.1.114

Date

Vers 1797

Type d'oeuvre

Peinture

Dimensions

avec cadre : L. 50.50 cm x H. 49.00 cm x E. 5.70 cm
sans cadre : L. 60.50 cm x H. 39.00 cm x E. 6.00

Materiaux

peinture à l'huile

Genre

Paysage

Thème

  • Eau
  • Nature