L’Ange Gabriel provient, comme son pendant Saint André (Budapest, Szépmuvészeti Múzeum), du collège dominicain de Santo Tomás de Séville. Généralement associé à la scène de l’Annonciation, l’archange Gabriel apparaît rarement de façon isolée et en pied. C’est d’ailleurs le seul exemple connu chez Zurbarán. Gabriel est représenté ici dans l’attitude de la marche et offre un aspect juvénile, peut-être inspiré par les enfants de choeur lors des processions du Corpus Christi à Séville. Il tient de la main gauche un long sceptre (insigne des hérauts) terminé par une croix dans un nimbe lumineux, sur laquelle figurent le monogramme M de Marie et les premières lettres AV (ave) de la salutation au moment de l’Annonciation. Réalisme et maniérisme précieux se conjuguent ici pour créer une image d’un raffinement poétique inoubliable : sur l’enveloppe ténébreuse du fond se détache le visage poupin et extasié de l’ange à la chevelure dorée et ciselée, qui fait écho aux ornements et au feuillage à gauche. Il impose d’emblée sa présence surnaturelle. Le modelé ferme et vigoureux des membres crée un savoureux contraste avec les étoffes bouillonnantes enlevées dans une pâte nourrie aux infinies nuances de blanc, de mauve et de rose. Cet enfant de lumière rempli d’une modeste assurance, sans doute réalisé vers 1631-1632, formait à l’origine un contraste saisissant avec le vieil apôtre à la rusticité interrogative qui lui faisait pendant
Emplacement
- 13 - Salle ZurbaranNuméro d'inventaire
852.1.2
Date
Vers 1631
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
HistoireThème
- Iconographie religieuse