Candidat malheureux pour le prix de Rome, Laurens voyage en Orient dans la suite de l’ingénieur Xavier Hommaire de Hell (1812-1848), chargé d’une mission scientifique pour le gouvernement (1846-1848). À son retour, il offre un burnous à son ami, le collectionneur Alfred Bruyas, comme en témoigne l’effigie due au pinceau d’Auguste Glaize, datant de 1849. Le Chemin des sables à Fontainebleau montre la fidélité de Bruyas à l’art de Laurens en compagnie duquel il avait peut-être visité la forêt de Fontainebleau et Marlotte durant l’hiver 1849- 1850. Par sa poésie inquiète et tourmentée, la toile devait naturellement captiver le collectionneur. Le tableau montre le ciel soudainement obscurci par de gros nuages d’orage alors que les derniers rayons de lumière s’échappent de l’horizon et illuminent le sentier sablonneux entre de gros rochers. Le sentiment d’impuissance de même que l’imminence du drame sont admirablement traduits par la silhouette de l’homme penché, à gauche, écharpe au vent, une main posée sur le rocher, et le chien bondissant au centre dans un rai de lumière. Le traitement par larges aplats colorés brun roux et gris bleuté, les formes dénudées, les ombres menaçantes, la traînée de cobalt hachurée de gris à l’horizon participent aussi à cette impression de drame universel et d’enfermement. Ce parti pris radical, comme l’utilisation du thème de l’orage, distingue Laurens des autres peintres de Barbizon, chantres d’une forêt consolatrice et enveloppante, et le rapproche plutôt du naturalisme puissant et préromantique d’un Georges Michel (1763-1843).
Emplacement
- 31 - Galerie BruyasNuméro d'inventaire
876.3.54
Date
1869
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
PaysageThème
- Le climat
- Nature