Peu représenté dans les collections françaises, Hackert l’est à Montpellier grâce à Fabre qui le fréquenta en Italie et à la comtesse d’Albany, première détentrice du tableau. Hackert, qui était arrivé à Rome en 1768, séjourna presque sans discontinuer dans la région jusqu’à son installation à Naples en 1786 au service du roi. En 1799, à l’arrivée des Français, il s’installe en Toscane où il achèvera sa vie. Familier des lieux fameux de la campagne des environs de Rome, Hackert représente ici la petite localité d’Ariccia, au coeur des monts Albains, entre Albano et Genzano. Fief des Savelli, elle passa ensuite aux Chigi qui y firent ériger par Bernin (1598-1680) et Carlo Fontana (1638-1714) un puissant palais, avec ses tours et ses colonnades. C’est cette imposante bâtisse, de même que l’église Santa Maria dell’Assunzione, également édifiée par Bernin, en 1664, que l’on découvre à travers les coulisses des arbres au fond à gauche. Comme toujours chez Hackert, on assiste à une synthèse entre les éléments réalistes finement observés et une exigence de transposition poétique et classique selon les principes de son modèle vénéré, Claude Lorrain (vers 1604/1605-1682). Le caractère idyllique de ce coin de nature, pratiquement vierge, où de gracieux daims ont trouvé refuge, prend d’ailleurs sa source dans la renommée de ce parc connu pour son aspect sauvage et romantique. Son propriétaire, le prince Sigismondo Chigi, ami des poètes Alfieri et Monti, le laissait volontairement dans un état de quasi-abandon. Goethe, ami de Hackert, de passage à Ariccia en février 1787, s’enthousiasma pour ce site véritablement pictural : « Cela ferait le tableau le plus grandiose si un vrai artiste voulait l’entreprendre. » La toile s’inspire d’une eau-forte de Johann Christian Reinhart (1761-1847) datant de 1793. Ce dernier, arrivé à Rome en 1789, consacra ses premières années à une intense activité de dessinateur et de graveur des sites fameux italiens, avant de devenir un maître incontesté de la colonie d’artistes allemands. La facture, parfois un peu sèche et expéditive dans certaines oeuvres datant du début de la carrière d’Hackert, retrouve ici, au contraire, dans ces dernières années en Toscane, une délicatesse et une finesse inégalées dans le rendu de la végétation et la poésie des lointains avec la plaine immense des marais Pontins jusqu’à la mer
Emplacement
- 22 - Galerie HoudonNuméro d'inventaire
825.1.135
Date
1804
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
PaysageThème
- Animaux
- Nature