Les Filles en vert

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Les Filles en vert
CHABAUD Auguste Elisée
(Nîmes, 1882 - Mas de Martin, 1955)

Formé d’abord à l’école des beaux-arts d’Avignon en 1896, Auguste Chabaud gagne Paris en 1899, où il étudie à l’académie Julian ainsi qu’aux Beaux- Arts, dans l’atelier de Fernand Cormon (1845-1924). C’est là qu’il rencontre ses futurs compagnons fauves, Henri Matisse et André Derain. Après plusieurs années dans la marine marchande autour des côtes africaines, puis trois ans de service militaire, effectué en Tunisie et qui lui inspire de nombreux carnets de croquis, il s’installe de nouveau à Paris. Dans son atelier montmartrois, il débute sa période fauve, dont des toiles sont exposées au Salon des indépendants de 1907, prenant pour thème l’univers nocturne des rues animées, des cafés-concerts, cabarets et maisons closes. C’est aux alentours de cette date qu’il réalise Les Filles en vert, parmi la série des portraits de « belles de nuit ». À la différence des autres fauves, Chabaud témoigne d’une vision dure et désenchantée de la vie moderne parisienne en pleine transformation urbaine et culturelle, qui le rapproche davantage de l’expressionnisme allemand contemporain. Cette oeuvre se singularise par les tonalités vertes stridentes qui y sont employées. Ces couleurs outrancières font écho au fard noir et épais des trois figures, dont celle de gauche rappelle fortement Yvette, une prostituée que Chabaud fréquentait et dont il s’était épris. Elle est représentée dans plusieurs des tableaux exécutés par l’artiste à cette époque (Yvette ou la robe à carreaux, Paris, musée national d’Art moderne ; Yvette, Troyes, musée d’Art moderne). Au sein d’un cadrage resserré sur les corps massifs des personnages, qui se détachent sur un fond d’où ne surgit qu’un large tableau, emblème d’un intérieur bourgeois, le peintre exacerbe les regards culpabilisants, « métaphores de la solitude » omniprésentes dans l’oeuvre du peintre nîmois, selon une expression d’Ingrid Koszinowski. Après sa période fauve, Chabaud entame une période cubiste durant la décennie suivante, et expose à de nombreuses reprises, dont à New York en 1913, aux côtés de Matisse, de Derain, de Maurice de Vlaminck et de Pablo Picasso. Ce n’est qu’à son retour de la Première Guerre mondiale – particulièrement éprouvante pour l’artiste qui est mobilisé et qui perd son frère à Verdun en 1919 – qu’il s’installe définitivement à Graveson, et se consacre principalement à la représentation de paysages et de scènes de la vie provençale

Emplacement

- 42 - Salle des modernes

Numéro d'inventaire

2018.2.1

Date

Vers 1907

Type d'oeuvre

Peinture

Dimensions

L. 65.00 x H. 81.00 cm

Materiaux

peinture à l'huile

Genre

Scène de genre

Thème

  • Femme, féminin, féminité