Au lendemain de son retour d’Italie en 1637, Bourdon diffuse sur le marché parisien des tableaux de bambochades qui connaissent un vif succès auprès des amateurs du temps. Ces scènes naturalistes l’avaient séduit en Italie à travers les exemples de Giovanni Benedetto Castiglione (1609-1664) et de Pieter van Laer (1599-vers 1642), surnommé le Bamboche, vrai inventeur du genre. Dans l’enclos bien improbable d’une petite auberge de la campagne romaine se sont réunis des bohémiens et des militaires qui semblent vivre en bonne intelligence sous les cieux sereins de l’Italie. Comme souvent dans les scènes de cette période, Bourdon se plaît à évoquer une Antiquité de fantaisie en reconstituant la pyramide de Cestius à côté de colonnes et de murets à demi ruinés et en montrant l’insouciance des habitants au milieu de ces vestiges glorieux. La lumière argentée, le camaïeu de gris et de brun sur lequel se détachent quelques notes de couleur, comme ici la manche dorée du justaucorps du soldat et le rouge de sa cape, sont bien caractéristiques du style de Bourdon qui ne va pas tarder à délaisser les bambochades pour un classicisme plus sévère inspiré de Poussin (1594- 1665). Reste une indéniable réussite montrant tout le brio du pinceau de Bourdon qui rivalise ici avec les plus habiles maîtres des Flandres, tels David Teniers ou Willem Kalf (1619-1693), bien connus dans les milieux artistiques de la capitale.
Emplacement
- 14 - Salon Fabre 1Numéro d'inventaire
836.4.5
Date
Vers 1638
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
Scène de genreThème
- Vie quotidienne
- Voyage