Formé au contact de l’art bellifontain, peintre d’histoire reconnu et recherché, La Hyre montre un goût de plus en plus marqué pour le paysage qui connaît alors une floraison sans précédent, tant en Italie qu’en France. Au sein d’une nature secrète et romantique, deux pâtres ont trouvé refuge. Le son de la flûte se mêle au murmure de l’eau. Des animaux ont envahi les abords de ce ruisseau escarpé où la végétation sauvage submerge des vestiges de l’Antiquité classique. La Hyre emprunte à son contemporain actif à Rome Claude Lorrain (vers 1604/1605-1682) les conventions du paysage idyllique et pastoral largement diffusées dans les milieux artistiques parisiens proche de l’Académie. Les amateurs du temps goûtaient particulièrement cette poésie virgilienne qui permettait une évasion commode d’une réalité inquiétante et troublée. À l’exemple italien, La Hyre juxtapose une science naturaliste héritée du Nord et des Flandres – Jacques Fouquières (vers 1580-1659), Philippe de Champaigne (1602-1674) –, particulièrement sensible dans le rendu de la lumière dans les lointains, et la précision toute graphique des frondaisons et des troncs. Ce paysage plein de poésie et de fantaisie révèle aussi chez La Hyre le besoin de contrôler la nature en la soumettant aux règles strictes de l’esprit, préoccupation qu’il partage avec les principaux peintres au même moment, membres fondateurs, comme lui, de l’Académie royale de peinture et de sculpture (Le Sueur, Bourdon, Stella…). Ce précieux tableau appartint au xviiie siècle à la prestigieuse collection d’Ange Laurent Lalive de July (1725- 1779).
Emplacement
- 14 - Salon Fabre 1Numéro d'inventaire
837.1.50
Date
1647
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
PaysageThème
- Nature