Après des études à l’École des beaux-arts de Budapest et un voyage en Italie, Simon Hantaï s’installe en France en 1949 où il est remarqué par André Breton, qui l’expose en 1953 dans sa galerie À l’étoile scellée. Le jeune artiste se débarrasse rapidement de cette tutelle pour développer une réflexion inédite sur la pratique picturale visant à réintroduire dans le travail des processus automatiques et à le dépouiller des notions de talent et de savoir-faire. Proche de l’expression lyrique, Hantaï réalise la série des écritures (Peinture, 1958, musée Fabre) : d’un geste qui retire sur son passage le noir recouvrant la toile, l’artiste révèle une couche colorée sous-jacente, « groupe de signes éclatants, jaune orangé, bleu-vert, ou rouge pur, palpitant dans un espace nocturne » (Geneviève Bonnefoi). Hantaï travaille à la mise au point d’une méthode fondée sur le pliage, dont l’importance peut être comparée à l’invention chez Matisse de la couleur découpée au ciseau. La toile nouée, peinte, puis dénouée, révèle une composition non maîtrisée où le nonpeint a autant d’importance que le peint. La composition, le rapport du plein et du vide, les accords de couleurs se font ainsi à l’insu du peintre, qui travaille à l’aveugle, comme dans la série des Panses (MM III, 1964, musée Fabre). Le motif, taillé tel un diamant par le pliage de la toile et les couleurs appliquées sur chaque facette, apparaît au centre d’une toile laissée vierge de toute intervention.
Emplacement
- 48 - Salle Jean FournierNuméro d'inventaire
2002.9.1
Date
1958
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Thème
- Abstraction