Bien que concomitant des premiers « outrenoirs », en 1979, le travail de Pierre Soulages à partir de polyptyques se développe pleinement au cours des années 1980, décennie durant laquelle l’artiste explore de nouveaux formats. Le recours à cet assemblage de panneaux, qui s’inscrit de plain-pied dans l’histoire de la peinture sacrée occidentale, n’est pas sans faire écho aux recherches menées par l’artiste aveyronnais dans le cadre de la confection des vitraux de l’église Sainte-Foy-de-Conques, entre 1987 et 1994, dont les meneaux structurent à la manière d’un polyptyque les différentes plaques de verre. Grâce aux discontinuités produites par les césures, les variations autour du format des polyptyques créent une rythmique visuelle, constituée de nettes ruptures, qui donne à voir la multiplicité des temporalités à l’oeuvre au sein des peintures de Soulages. Réalisée quarante ans après les premiers polyptyques, Peinture 181 × 405 cm, 12 avril 2012, avec ses cinq éléments juxtaposés, est parmi les plus longues de la dernière période des « outrenoirs », interrogeant ainsi les limites du tableau. Elle fut exposée au musée des Beaux-Arts de Lyon et à la villa Médicis à Rome lors de la monographie « Soulages xxie siècle ». Peinte à l’acrylique – utilisé systématiquement par l’artiste dès 2004 –, cette toile révèle les aspects sculpturaux de la matière, au travers de larges et profonds sillons obliques et parallèles raclés par la lame, qui jouent davantage sur les contrastes infimes de l’orientation lumineuse que sur les oppositions de textures
Emplacement
- 46 - Collection SoulagesNuméro d'inventaire
2013.7.1
Date
12 avril 2012
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture acrylique
Thème
- Abstraction
- Lumière