Van Clève est reçu à l’Académie royale en 1681 à la suite de la présentation de son Polyphème en marbre (79 cm de hauteur) conservé à présent au musée du Louvre. La sculpture du musée Fabre en est la maquette, probablement celle choisie par l’Académie en mars 1680, un an avant la réception, parmi d’autres modèles. Après sa réussite au prix de Rome, l’artiste séjourne dix ans en Italie et se nourrit de l’art italien, celui de Bernin (1598-1680) et de ses continuateurs mais aussi de celui des peintres. Ainsi s’inspire-t-il ici de la posture du Polyphème peint par Annibale Carrache (1560-1609) dans la galerie du palais Farnèse à Rome, dont il parvient à exprimer en trois dimensions la torsion caractéristique du corps. Ce mouvement en hélice des jambes, poursuivi par les épaules autour du bâton de pasteur sur lequel s’appuie Polyphème, aboutit à son visage tourné vers le sol et crispé de douleur contenue. Cet élan qui finit par un repli sur soi traduit bien le désespoir du puissant cyclope, amoureux humilié de la nymphe Galatée, qui se réfugie dans le chant de sa flûte de Pan, appelée Syrinx. La terre cuite est patinée à l’imitation du bronze : la restauration laisse à penser que la patine serait d’origine. Van Clève, qui aimait fondre le bronze, possédait un atelier de fonte et réalisait de petites sculptures qu’il vendait aux amateurs. Il aurait patiné celle-ci pour lui donner l’apparence de ces fameux petits bronzes, peut-être pour la vendre : en effet, elle appartiendra dès 1784 à Abraham Fontanel (1741-1817), membre important de la Société des beaux-arts de Montpellier, puis à son petit-fils, le docteur Fages, qui la lèguera au musée Fabre.
Emplacement
- 18 - Galerie des ColonnesNuméro d'inventaire
877.1.3
Date
Vers 1680
Type d'oeuvre
SculptureDimensions
Materiaux
patine
Genre
HistoireThème
- Mythologie