Entré dans les collections l’année même de la grande rétrospective « François-Xavier Fabre (1766- 1837). De Florence à Montpellier » organisée au musée, ce portrait permet de mesurer la notoriété de l’artiste en Toscane moins de dix ans après son installation en 1793. Le général Clarke (1765-1818), futur ministre de la Guerre de Napoléon, arrive à Florence en 1801 et commande l’année suivante à Fabre, qu’il admire, le portrait de son fils aîné Edgar, âgé de trois ans. L’artiste met en scène dans un sous-bois le garçonnet vêtu d’une fine tunique à l’antique, retenue aux épaules par deux petites fibules et à la poitrine par un lacet doré ; il vient de ramasser des fleurs et se laisse distraire par un papillon coloré qui le fascine. De la corbeille suspendue à son bras gauche s’échappent plusieurs variétés de fleurs : pivoines, roses, zinnias, reinesmarguerites, pois de senteurs. Près du rocher à gauche, on distingue d’autres fleurs, pâquerettes, violettes, monnaies-du-pape parmi les herbes sauvages. La clé du tableau réside dans une petite feuille de papier dissimulée dans l’herbe près de la draperie rouge. On peut y lire : « Aux auteurs de mes jours. / Quand serai grand, de fleurs puissé-je ainsi semer / Tous les momens de votre vie ; / Soucis font mal, dit-on, pour vous en préserver / Je les détruis dans la prairie. » De fait, Edgar piétine quelques fleurs de soucis à droite. Le papillon, symbole de l’immortalité de l’âme, la pomme de pin, symbole de puissance vitale et de fécondité, renforcent encore le caractère érudit de la toile. Fabre reprend ici avec une ampleur nouvelle les formules de son ami Louis Gauffier, spécialiste du portrait aristocratique dans un cadre champêtre. Comme lui, il recherche un subtil équilibre entre poésie naturaliste, élégance mondaine et préciosité des détails : rarement Fabre est allé aussi loin dans le rendu des belles matières tactiles, des détails précieux enlevés avec un soin quasi hollandisant. Pour l’évocation de ce parc romantique, Fabre s’est servi de ses études sur le motif exécutées vers la même période au parc des Cascine aux portes de Florence où il avait l’habitude de se rendre. Clarke se montrera très satisfait du portrait de son fils et commandera à Fabre son propre portrait en 1810 (Nantes, musée d’Arts) ainsi que celui de son épouse entourée de ses quatre enfants, dont Edgar qui apparaît cette fois en costume de page de la Renaissance (Paris, musée Marmottan-Monet).
Emplacement
- 27 - Salle FabreNuméro d'inventaire
2007.7.1
Date
1802
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
PortraitThème
- Animaux
- Costumes
- Enfance, enfant