Portrait du sculpteur Antonio Canova (1757-1822)

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Portrait du sculpteur Antonio Canova (1757-1822)
FABRE François-Xavier
(Montpellier, 1766 - Montpellier, 1837)

Ce portrait, indéniablement l’un des plus brillants de Fabre, conserve l’image du plus célèbre sculpteur néoclassique que le peintre côtoya en Italie. Après la mort d’Alfieri en 1803, la comtesse d’Albany et Fabre confièrent à Canova le soin d’exécuter le tombeau du poète dans l’église Santa Croce de Florence. En 1811, Fabre et la comtesse visitent l’atelier de Canova à Rome. Au printemps 1812, Canova est à Florence : il vient d’achever la Vénus Italica pour la grande-duchesse de Toscane, Élisa Bacciochi, destinée à remplacer aux Offices la Vénus Medicis « prélevée par les occupants français ». Fabre représente le sculpteur environné des chefs-d’oeuvre en cours : le modello pour la Vénus Italica, qui lui valut une immense renommée, et le pied colossal et nerveux appartenant vraisemblablement à l’Ajax (Venise, palais Treves), qui date de 1812. Fabre, qui a pu étudier son modèle à l’occasion de séances de pose, combine un portrait plein de vivacité et de spiritualité avec une attitude plus calculée. Le fond neutre tout en légers frottis, la masse sombre du buste immobile, les belles mains croisées, le livre et les feuillets marquent l’assurance, l’érudition mais aussi le renom de l’artiste au sommet de son art. L’expression mobile du regard, la bouche entrouverte, les mèches folâtres (en réalité une perruque venant masquer une désavantageuse calvitie), la cravate bouillonnante, les outils et les débris de marbre au premier plan cherchent au contraire à donner l’illusion d’un instantané au moment où l’artiste pose un regard plein de tendresse et de satisfaction sur l’oeuvre accomplie, depuis le registre gracieux de la Vénus jusqu’à la monumentalité de l’Ajax. Un clair-obscur délicat, une exécution à la fois ferme et souple, une science de coloriste qui fait rutiler une cravate rose et orangée au milieu des linges blancs, une élégance et une aisance de bon ton contribuent au charme prenant et inoubliable de la toile. En 1813, Pietro Benvenuti (1769-1844) emprunte le tableau, qu’il compte utiliser pour représenter le sculpteur dans sa composition La Grande-Duchesse Élisa et sa cour, aujourd’hui conservée au musée national du château de Versailles

Emplacement

- 22 - Galerie Houdon

Numéro d'inventaire

825.1.64

Date

1812

Type d'oeuvre

Peinture

Dimensions

sans cadre : L. 72.80 cm x H. 92.00 cm
avec cadre : L. 96.00 cm x H. 116.50 cm x E. 16.00 cm

Materiaux

peinture à l'huile

Genre

Portrait

Thème

  • L'artiste