Formé par Antoine Ranc (1634-1716) à Montpellier, puis à Paris chez Bon Boullogne (1649-1717), Raoux obtient le grand prix et passe dix ans en Italie, à Rome, Padoue et Venise. De retour en 1714, il peint ce tableau pour sa réception à l’Académie le 28 août 1717, le même jour qu’Antoine Watteau (1684-1721). Le sujet choisi illustre une des Métamorphoses d’Ovide (X). Un jeune prince de Chypre, Pygmalion, vivant en célibataire par mépris des femmes, avait sculpté une statue féminine en ivoire d’une grande beauté dont il devint amoureux. Implorant Vénus que son épouse ressemblât à cette sculpture, celle-ci s’anima sous ses caresses et devint Galatée, qu’il épousa. Raoux représente la métamorphose en train de s’opérer. Vénus présente Galatée au sculpteur tandis que l’Amour touche le sein souple révélant la transformation progressive de l’ivoire en chair vivante : le bas du corps est encore de couleur froide tandis que le haut rosit déjà. Pygmalion est stupéfait et charmé, tandis que l’Hymen portant une torche lui annonce ses futures noces. D’une retenue toute française, Raoux est moins voluptueux qu’Ovide en ne montrant pas les caresses de Pygmalion. Il situe l’atelier du sculpteur dans le palais du prince avec, au fond, une salle d’étude où travaillent deux élèves. Dans le contexte de la présentation d’un tableau à l’Académie, cérémonie qui poursuit en quelque sorte la tradition de la remise du chef-d’oeuvre des compagnons, Raoux use de tout son art de peintre formé au réalisme hollandais et au chromatisme sensible vénitien pour donner l’illusion du miracle conté par Ovide. Il montre aussi que la peinture peut ainsi se mesurer à l’art du sculpteur qui exécute des oeuvres en trois dimensions, tout en soulignant que l’art sait charmer et séduire jusqu’à la passion
Emplacement
- 16 - Salle BourdonNuméro d'inventaire
D55.1.1
Date
1717
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
HistoireThème
- Allégories et symboles
- Mythologie