Un temps acrobate, Suzanne Valadon devient très vite modèle pour de nombreux artistes phares de la fin du xixe siècle – dont Pierre Puvis de Chavannes, Auguste Renoir, ou Henri de Toulouse-Lautrec –, ainsi qu’à l’École des beaux-arts de Paris. Élevée dans le quartier de la butte Montmartre, Valadon fréquente les lieux emblématiques des impressionnistes, du café Guerbois au café de la Nouvelle Athènes, en passant par le Moulin de la Galette. Elle y rencontre notamment Miquel Utrillo i Morlius, peintre et critique d’art catalan. En 1833, elle donne naissance à un fils, Maurice Utrillo, reconnu en 1891 par le critique. Si elle pratique le dessin dès son plus jeune âge, Valadon s’initie à la peinture en 1893, puis à la gravure en 1895 dans l’atelier d’Edgar Degas qui l’encourage à mener une carrière artistique. Bien que Degas joue un rôle important au cours de sa formation, notable jusque dans les sujets qu’elle traite (Catherine au tub, 1895, estampe, Paris, musée national d’Art moderne), Valadon revendique plus particulièrement l’influence de Paul Gauguin, en particulier dans le traitement des couleurs. Connue principalement pour ses nombreux nus et portraits, cernés d’un trait noir caractéristique, Suzanne Valadon s’adonne en 1914, date de son mariage avec le peintre André Utter, à une série de paysages peints sur le vif dans la forêt de Compiègne, à proximité du village de Vieux- Moulin. La représentation des arbres est devenue récurrente dans son oeuvre dès 1912 (dont datent deux Études d’arbre conservées au musée national d’Art moderne), et témoigne d’un goût prononcé pour la structure dépouillée des végétaux, qui culmine autour de 1930 avec ses vues de l’église de Saint-Bernard (dont L’Église de Saint-Bernard, 1929, Paris, musée national d’Art moderne). Néanmoins, rien de tel n’apparaît dans l’oeuvre du musée Fabre, qui donne davantage à voir une nature simple mais foisonnante, faite de formes denses traitées en épaisses touches et en un dégradé de verts lumineux. Le cadrage original de l’oeuvre, en surplomb d’un chemin, lui confère un aspect fragmentaire, quasi photographique, qui renforce l’impression d’une nature prolifique
Emplacement
- 42 - Salle des modernesNuméro d'inventaire
38.9.1
Date
1914
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
PaysageThème
- Nature