dit GUERCHIN ou il Guercino
Restauré et révélé à l’attention du public dans l’exposition « Le Guerchin en France » au musée du Louvre en 1990, le tableau constitue une des dernières créations de l’artiste âgé de soixante-dix ans. Il fut commandé par un ami du peintre, le comte Ettore Ghisiglieri, entré dans l’ordre des Oratoriens en 1652, pour une église de Fano, ville située sur la côte adriatique en bordure des Marches. Depuis les années 1640, Guerchin cherchait, avec l’appui des légats pontificaux et des ordres religieux, de nouveaux débouchés commerciaux en Romagne et dans les Marches. Comme Marie-Madeleine et saint Pierre essuyant ses larmes, la figure de Jean-Baptiste incarne par excellence le sacrement de pénitence particulièrement cher à la Contre-Réforme. Guerchin a plusieurs fois abordé ce thème (Cento, Pinacoteca Civica ; Rome, Galleria Doria Pamphilj) qui montre le précurseur du Christ au désert dans un cadre de nature sommaire. Un genou appuyé sur un rocher, le corps légèrement ployé, il tend une écuelle vers une source jaillissante qui évoque l’eau du baptême. La présence de l’agneau à ses côtés rappelle l’amitié avec le Christ et la prémonition de l’Agnus Dei livré aux hommes. La maigreur du torse fait allusion aux nombreuses privations endurées par Jean-Baptiste. La silhouette longiligne du saint, se détachant nettement sur un fond de nature dépouillée, l’ample drapé sinueux, d’un rouge sonore, accentuent l’impression de monumentalité baroque du tableau tandis que l’expression douce et affable qui émane du visage, la poésie pastorale ramènent le spectateur dans la sphère humaine et intime. Ce sont ces qualités opposées de naturel et d’idéal, de dignité et de simplicité qui firent la réputation d’un des plus prolifiques et séduisants artistes de tout le seicento italien
Emplacement
- 11 - Galerie des GriffonsNuméro d'inventaire
2012.19.41
Date
Vers 1661
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
HistoireThème
- Iconographie religieuse