À partir des Vaches près d’une clôture de 1644 (Cassel, Staatliche Museen), Potter met au point un type de paysages où les animaux occupent une place prépondérante, souvent sans présence humaine. Le tableau du musée Fabre est exécuté un an après le célèbre et monumental Taureau de 1647 (La Haye, Mauritshuis) dont l’exposition au Louvre entre 1795 et 1815 fut pour beaucoup dans la notoriété de l’artiste en France. Il est composé de sorte que les bovins en constituent le sujet principal, placés en contre-jour devant le ciel prépondérant et changeant, dégagé par un horizon placé très bas à la manière des paysagistes de Haarlem des années 1625-1645, Jan van Goyen (1596-1656) et Salomon van Ruysdael (1602-1670). L’hirondelle esseulée dans les nuées produit un effet de profondeur accru en même temps qu’une sensation émouvante de petitesse dans l’infini. Ainsi, monumentalité et grande extension horizontale caractérisent ce tableau de petit format peint avec les tons froids et la minutie caractéristiques de Potter qui détaille brins d’herbe et poils. Il avait d’ailleurs l’habitude de dessiner sur le vif et le Rijksmuseum à Amsterdam conserve un dessin pour la vache située au centre de ce tableau. Cet important peintre animalier particulièrement novateur a marqué des générations d’artistes, des italianisants hollandais Nicolaes Berchem et Karel Dujardin aux Français Jacques Raymond Brascassat (1804-1867), Constant Troyon (1810-1865) et Rosa Bonheur (1822-1899), en passant par le Belge Balthasar Paul Ommeganck (1755-1826). Souvent copié, ce panneau donné par Valedau présente un beau pedigree puisqu’il a appartenu au grand collectionneur Pierre Louis Paul Randon de Boisset (1708-1776), l’un des premiers amateurs de Nordiques du xviiie siècle, puis au célèbre Talleyrand (1754-1838).
Emplacement
- 5 - Salle SteenNuméro d'inventaire
836.4.47
Date
1648
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
PaysageThème
- Animaux
- Nature