Ce tableau est le morceau de réception de Dandré- Bardon à l’Académie royale en 1735, après son retour de l’Académie de France à Rome, en passant par Venise, où il resta six mois, et par sa ville natale, Aix-en-Provence. Tiré d’Ovide, Livius et Valère Maxime, le sujet raconte comment l’ambitieuse Tullie, fille de Servius Tullius, roi des Romains, après s’être remariée avec son beau-frère Tarquin le Superbe, accepte que celui-ci exécute son père, et comment elle fait passer son char sur son corps mort pour arriver plus vite au Sénat faire proclamer roi son époux. Cette abomination révolta les Romains, qui exilèrent le couple. Dandré-Bardon compose une toile animée d’un mouvement violent et péremptoire qui doit certainement beaucoup au baroque italien de Pierre de Cortone (1596-1669), de Carlo Maratta (1625-1713) et de Francesco Solimena (1657-1747), exactement dans l’esprit de l’outrance barbare de l’indigne Tullie. La facture à la fois souple et nourrie, aux empâtements savoureux, le coloris clair, aux harmonies riches et complexes, résultent de son admiration pour les Vénitiens contemporains Giambattista Tiepolo (1696-1770) et Sebastiano Ricci (1659- 1734), entre autres, ce que les commentateurs de l’époque, tel Pierre Jean Mariette, n’avaient pas manqué de souligner. L’esquisse conservée au musée Bertrand de Châteauroux est peut-être celle soumise préalablement au directeur de l’Académie, tandis que les deux dessins du musée du Louvre et de Darmstadt (Hessisches Landesmuseum) sont des études de détail.
Emplacement
- 18 - Galerie des ColonnesNuméro d'inventaire
2012.19.10
Date
1735
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
HistoireThème
- Mythologie