Vénus et l'Amour

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Vénus et l'Amour
ALLORI Alessandro
(Florence, 1535 - Florence, 1607)

Cet impressionnant tableau, admirablement préservé, a fait partie de la collection du prince de Condé au château de Chantilly et du duc d’Orléans au Palais-Royal. Le directeur du musée, Ernest Michel (1833-1902), conseillé par Alexandre Cabanel, en fait l’acquisition en 1887. Le thème ici représenté est l’un des plus souvent abordés par les artistes à la Renaissance : Vénus s’empare de l’arc de l’Amour, son fils, au moment où le dieu s’apprêtait à décocher un trait, et lui lance un regard réprobateur ; près d’elle, deux colombes se becquettent sur des roses et symbolisent la tendresse ; la pomme d’or bien mise en évidence fait allusion au prix de beauté remporté par Vénus sur les autres déesses (Junon, Minerve) ; le lapin, à gauche, exprime la bestialité érotique. À l’arrière-plan, on distingue un couple nu tourmenté par le remords, qui se débat dans un brasier. L’allégorie sert ici à mettre en garde le spectateur contre les méfaits de l’amour et les égarements du vice et de la volupté. Le caractère alambiqué de l’allégorie est bien caractéristique du maniérisme florentin qui mêle de façon érudite la mythologie à la morale chrétienne. Allori, élève de Bronzino (1503-1572), avait participé en 1564 aux célébrations officielles lors des obsèques de Michel-Ange (1475-1564). Comme tous les peintres de sa génération, il fut profondément influencé par la puissance des formes et l’énergie souveraine du maître. Allori s’inspire d’ailleurs ici directement d’un célèbre carton de Michel-Ange, Vénus et l’Amour, exécuté vers 1532-1533, et qualifié de cosa divina par Vasari (perdu). Pontormo (1494- 1557) en fit un tableau qui devint la propriété du duc Alexandre de Médicis (1510-1537) (Florence, musée des Offices). On retrouve dans les deux cas la même évidence plastique, le même souci de monumentalité ainsi que l’utilisation d’une allégorie à des fins morales. L’élégance glacée, l’exécution fine, le souci du détail précis (chevelure, bijoux, plumage) rappellent plutôt l’art de son maître Bronzino dont il se réclame dans la signature du tableau. Le paysage de fantaisie à gauche, parsemé de ruines et d’obélisques, dans sa tonalité vert bleuté reflète à l’évidence la fascination pour l’art des Flandres, très prisé à la cour de Toscane. Ce chef-d’oeuvre du maniérisme florentin fut très apprécié, comme en témoignent les nombreuses répliques autographes qui subsistent avec quelques variantes notamment dans le premier plan et le paysage (Londres, Hampton Court ; Lo

Emplacement

Salle du Jeu de Paume

Numéro d'inventaire

887.3.1

Date

Vers 1575

Type d'oeuvre

Peinture

Dimensions

sans cadre : L. 226.50 cm x H. 143.00 cm x E. 14.00 cm
avec cadre : L. 261.00 cm x H. 180.50 cm x E. 16.00

Materiaux

peinture à l'huile

Genre

Histoire

Thème

  • Allégories et symboles
  • Femme, féminin, féminité
  • Mythologie