Personnalité importante du monde artistique montpelliérain, Camille Descossy fut toute sa vie lié au musée Fabre, ce dont témoignent les donations consenties au musée ainsi que la publication par l’artiste, en 1938, de Sur 20 tableaux du musée Fabre. Petit essai critique. Descossy se forme à l’école des beaux-arts de Montpellier, alors située dans le même bâtiment que le musée Fabre et dirigée par le sculpteur Louis Guigues (1902-1996). Installé à Paris à partir de 1922, il revient définitivement en Languedoc en 1931, date de sa nomination comme professeur de dessin à l’école des beaux-arts de Montpellier, avant d’en être nommé directeur en 1939. Il occupera ce poste jusqu’en 1967. En 1937, Descossy fonde le groupe « Frédéric Bazille » avec d’anciens camarades de l’école des beaux-arts de Montpellier, dont Georges Dezeuze, Jean Milhau, Gabriel Couderc et Albert Dubout. Les oeuvres du groupe sont marquées par une certaine austérité, ainsi que par l’atmosphère et la lumière du Midi qui coïncident avec les grandes thématiques « bazilliennes ». C’est de leur pays que ces peintres tirent leur première source d’inspiration. Descossy en magnifie les qualités dans un texte consacré à Bazille : « Au contact de la nature vivante, de la garrigue grouillante, la sève nourricière ne peut que monter du sol, aider à la création indiscutable ». Il insiste, avec ses camarades, sur l’indépendance de l’école picturale languedocienne. La première exposition du groupe se tient à la galerie Cournut à Montpellier en 1937, où Descossy expose la Vue du pic Saint-Loup et de l’Hortus. Symbole de l’arrière-pays montpelliérain, le pic Saint-Loup a été représenté par de nombreux peintres issus de la région (voir, plus récemment, Vincent Bioulès, Le Pic Saint-Loup, 1976, musée Fabre). La singularité du paysage peint par Descossy tient à la sobriété qui s’en dégage, à la pesanteur lourde du ciel et à la rudesse de la nature qui confèrent à son oeuvre une force brute et mélancolique à la fois. Dans ses Mémoires, l’artiste décrit ainsi la réalisation de sa toile qu’il date certainement par erreur de 1944 : « Ce printemps-là portait une lumière neuve. Je peignais ces petits nuages au-dessus des carrières de Castries et du pic Saint-Loup dans une toile qui est au musée Fabre. Je cherchais ainsi, hors de l’école, quand je le pouvais, les signes de l’espoir que dispensent la terre et le temps. »
Emplacement
- 44 - Salle HugoNuméro d'inventaire
44.3.1
Date
1937
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
PaysageThème
- Nature