Formé à la peinture d’histoire et lauréat du grand prix de Rome en 1784 avec Jean Germain Drouais (1763-1788), Louis Gauffier réside à Rome jusqu’en 1793, à l’exception d’un bref séjour parisien en 1789. Les émeutes anti-françaises et contre-révolutionnaires qui éclatent à Rome en janvier 1793, à la veille de l’exécution de Louis XVI, contraignent l’artiste à se réfugier à Florence, où il demeure jusqu’à sa mort. Désormais coupée de la commande publique et du Salon parisien, la carrière du peintre se transforme. Gauffier consacre son talent au portrait et au paysage, dont ce tableau constitue l’expression la plus précoce. La vue est prise de la rive sud de Florence, depuis la Costa San Giorgio. Orientée vers l’ouest, elle révèle un aspect inhabituel de la cité. Ce ne sont ni le dôme de Santa Maria del Fiore ni la tour du Palazzo Vecchio qui apparaissent, mais les églises de l’Oltrarno : Santa Maria del Carmine, Santo Spirito et San Frediano. Ce quartier était alors très apprécié par les voyageurs du Grand Tour, clients réguliers de Gauffier. Au-delà des remparts, la campagna et les montagnes paraissent se dissoudre dans une atmosphère passant subtilement du rose à l’or. Au premier plan, des figures pittoresques de femmes en costume italien accompagnées de leurs enfants semblent se reposer après une journée de labeur, et offrent un caractère idyllique à ce crépuscule. Si le site représenté est bien réel, la composition élaborée par Gauffier, mêlant les massifs d’arbres, la topographie de la ville et le relief des montagnes, est patiemment construite au sein de l’atelier et animée par une science éblouissante de la lumière
Emplacement
- 22 - Galerie HoudonNuméro d'inventaire
2016.21.1
Date
1795
Type d'oeuvre
PeintureDimensions
Materiaux
peinture à l'huile
Genre
PaysageThème
- Eau
- La ville
- Nature
- Voyage